Contexte
Actuellement, le Liban tente toujours de se relever des conséquences de la guerre de 2023 et 2024, alors que certaines parties du territoire continuent d’être régulièrement bombardées. Dans le Sud, plus de 40 000 logements ont été détruits dans 37 villages ravagés, des milliers d’arbres ont été brûlés ou déracinés, et les sols ont été contaminés par des métaux lourds et du phosphore blanc — un produit chimique qui réduit la fertilité des terres et augmente leur acidité. Ces impacts laissent des cicatrices durables sur les terres agricoles, menacent les récoltes futures et contaminent la nourriture que nous consommons, provoquant de graves problèmes de santé.
Le secteur agricole libanais repose en grande partie sur des pratiques conventionnelles et dépend fortement de l’importation de biocides et d’engrais. L’inflation a multiplié par dix, au minimum, le coût de ces produits chimiques de synthèse. D’autres coûts, tels que la main-d’œuvre, les semences, le transport et l’entretien des machines, ont eux aussi fortement augmenté. Tous ces éléments aggravent une situation économique déjà critique pour les agriculteurs et leurs familles à travers le pays.
Aujourd’hui, la majorité des agriculteurs au Liban sont considérés comme des « petits agriculteurs ». L’agriculture à petite échelle est perçue davantage comme une activité sociale que comme un secteur économique à part entière. Il s’agit souvent de fermes familiales, où les terres sont possédées et exploitées par une même famille. Ces petites exploitations familiales sont au cœur de la vie rurale libanaise, et perpétuent en grande partie l’identité culturelle, le patrimoine et les valeurs du pays.
Malgré leur rôle crucial pour notre survie collective, les petits agriculteurs figurent parmi les populations les plus défavorisées du pays. Dans le gouvernorat du Nord, par exemple, un agriculteur sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. De nombreux ouvriers agricoles saisonniers sont surmenés, travaillant de longues heures dans les champs pour une rémunération dérisoire.
Objectifs
Ce projet vise à développer un secteur alimentaire plus équitable et écologiquement durable au Liban, fondé sur les principes de la souveraineté alimentaire. Il se concentrera sur les volets suivants :
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Restaurer les sols dans le sud du Liban afin de régénérer les terres agricoles endommagées par la guerre ;
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Renforcer les connaissances, les capacités et les compétences des agriculteurs pour les accompagner dans leur transition vers des pratiques agricoles durables et résilientes face aux changements climatiques ;
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Soutenir l’éducation à la justice environnementale.
Activités
Les activités de ce projet pourraient inclure :
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Collaborer avec des experts techniques pour évaluer les dommages environnementaux et les niveaux de contamination, concevoir des stratégies de bioremédiation, et partager les résultats du projet avec les agriculteurs locaux et les parties prenantes ;
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Mettre en œuvre des activités éducatives et de partage des connaissances à l’échelle de l’ensemble de l’écosystème agricole ;
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Sensibiliser et renforcer les connaissances en matière de justice environnementale grâce à l’élaboration de programmes éducatifs, à la formation des formateurs et au soutien des infrastructures nécessaires à la mise en œuvre de ces programmes.
Impacts à atteindre
Au cours des trois prochaines années, le projet vise à :
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Restaurer 50 000 m² de terres dans le sud du Liban ;
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Doubler le nombre de fermes modèles, passant de 20 à 40, offrant des exemples pratiques qui peuvent inspirer et guider des centaines d’agriculteurs locaux ;
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S’assurer que chaque site dispose d’au moins un formateur qualifié pour former au moins 20 enfants ou jeunes par an aux principes de la justice environnementale.
Myriad Canada travaille avec JIBAL – Association Pour La Justice Environnementale et Sociale au Liban sur ce projet. JIBAL est une association à but non lucratif fondée à Beyrouth en 2017, visant à promouvoir et faire progresser la justice sociale et environnementale au Liban à travers l’organisation collective, le partage de connaissances accessibles et ouvertes, et les principes régénératifs. En période de crise, et en particulier pendant la guerre, JIBAL a orienté une grande partie de son travail vers la réponse d’urgence.
JIBAL a été fondée par Angela Saade et Ounsi El Daif, respectivement membres fondateurs de l’ONG française Tabadol et d’Eedama Advisors. JIBAL croit qu’un monde harmonieux repose sur le partage équitable de l’environnement et des ressources naturelles, d’une part, et sur la reconnaissance des relations réciproques d’égalité et de redistribution des richesses, d’autre part.
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